Svalbard
Les travaux sont réalisés dans le Kongsfjord, à
proximité de la base scientifique internationale de Ny-Ålesund, au Svalbard.
Cette région de l’Arctique est caractérisée par une forte présence de
contaminants, transportés par les courants atmosphériques et marins depuis
les régions industrialisées d’Eurasie et d’Amérique.
Le Kongsfjorden se trouve sur la façade ouest du
Spitzberg, et en actuellement soumis à une « atlantification » de sa masse
d’eau.
Devenir de la matière détritique issue des macroalgues dans les écosystèmes polaires côtiers.
Les travaux réalisés visent à déterminer le devenir dans la chaîne alimentaire des macroalgues, soit sous forme fraîche, soit sous forme dégradée. Cette matière n’est généralement pas consommée localement et est très probablement exportée. Les méthodes utilisées pour ces travaux sont des traceurs de la matière, tels les isotopes stables et les acides gras.
Les espèces étudiées dans le cadre de ce projet sont les laminaires qui se développent dans les ceintures algales subtidales (e.g. Laminaria digitata, Laminaria solidungula, Alaria esculenta, Saccharina latissima). Ces laminaires représentent des biomasses très élevées (jusqu’à 14 kg par m2) et constituent un habitat pour de nombreuses espèces d’animaux (mollusques, crustacés, poissons).
Les travaux réalisés jusqu’à présent ont
démontré que les macroalgues ne sont pas utilisées localement par les
animaux qui se trouvent dans
les ceintures algales, que cette matière soit sous forme fraîche ou sous
forme détritique. Par contre, il est probable que la canopée créée par les
macroalgues favorise le piégeage des particules de la colonne d’eau, qui
servent quant à elles de ressources alimentaires pour les consommateurs. Les
macroalgues sont quant à elles probablement exportées dans d’autres habitats,
dans lesquels leur rôle en tant que source trophique reste à étudier.
Conséquences physiologiques et démographiques de l’exposition aux contaminants chez les oiseaux de l’arctique
Ce programme vise à appréhender, chez les oiseaux marins de l’Arctique les conséquences physiologiques (perturbation endocrine, métabolisme, vieillissement) et démographiques (fécondité, mortalité) de l’exposition à de nombreux contaminants tels que les éléments traces (ex : mercure) et à de nombreux polluants organiques (pesticides, composés industriels).
Les travaux portent principalement sur la mouette tridactyle qui est fortement contaminée par le mercure et de nombreux polluants organiques. Cet oiseau marin qui se nourrit principalement de poissons, niche en grandes colonies à proximité de la base scientifique internationale de Ny-Ålesund et fait l’objet d’un suivi par baguage à long terme par les chercheurs du CEBC et de leurs collègues Norvégiens.
Les travaux du programme montrent que mercure et
polluants organiques peuvent perturber des hormones clés pour la reproduction,
affecter le métabolisme énergétique, réduire l’intensité des signaux
colorés impliqués dans l’appariement, accélérer le vieillissement et
stimuler le stress oxydatif. A partir du suivi d’oiseaux bagués, il a été
possible de mettre en évidence un impact à long terme de ces contaminants sur
la fécondité, la survie et à terme la dynamique de population. Enfin, la
collaboration à long terme avec les partenaires norvégiens a permis la mise
en place d’un observatoire à long-terme du mercure et des polluants organiques
historiques (DDT, PCB) et émergeants (composés perfluorés).